Page:Variétés Tome V.djvu/100

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et les dames popines3, grasses, maigres, fardées, grelotées, et autres hujusdem generis, et les Cap-d’escouade des gueux et mendians, et les fermiers de la boucherie de Ceresme4, intervenans au procez, d’autre ;

Veu par la court souveraine de Riflasorets, establie en la ville de Saladois, le procès dont est question ; sommation faite par noble maistre Megrinas Caresme, prince de Jeune, etc., à haut et puissant prince Grossois Mardy-Gras, idole des Affamez, empereur des Yvrongnes, etc. ; à ce qu’attendu que les sept semaines avant Pasques pendant lesquelles,


queter et musqueterie, dus à la mode de se parfumer de musc qui infecta tout le XVIe siècle, et dont parle Marot dans son épigramme à Guill. Cretin :

Mais vous, de haut savoir la voye,
Sçaurez par trop mieulx m’excuser
D’un grand erreur, si fait l’avoye
Qu’ung amoureux de musc user.

3. C’est-à-dire mignonne de visage et de taille et d’une grande propreté dans l’ajustement. On disoit plus souvent poupin et poupine. Au XVIIe siècle, c’étoit un mot qui vieillissoit.

4. Dans toutes les villes, un boucher affermoit, à ses risques et périls, le droit de vendre de la viande pendant le carême aux malades à qui leur état plus ou moins grave avoit fait accorder par l’Église la permission d’en manger. Si la santé publique étoit satisfaisante, c’étoit un homme ruiné ; s’il arrivoit quelque bonne épidémie, il faisoit sa fortune. À une lieue d’Orléans se trouve une jolie maison qui s’appelle la maison du rhume, parcequ’elle fut bâtie par un de ces fermiers de la boucherie de carême avec les bénéfices qu’une bienheureuse grippe lui avoit fait faire.