Page:Variétés Tome V.djvu/141

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De crochet à quelques bons drolles
Pour porter dessus leurs espaules
Bources, cottrets, fagots, rondins ;
Nez qui as encor bien la mine
De porter le bled et farine
Comme les asnes des moulins.

Tu serois encor très commode
Pour servir, gros nez à la mode,
De seringue aux pharmaciens :
Car tu trouverois à veuglette
Ces trous dont ta langue en cachette
A souvent frayé les chemins ;

Nez à embaucher une botte,
Nez propre à mettre en une porte
Au lieu de quelque gros marteau,
Nez fait comme un vray pied de selle
Dont se sert quelque maquerelle
Pour descharger son gros boyau ;

Nez, vray comme il faut que je meure,
Tu es semblable à une meure ;
Mais, quand je voy tous ces picquons,
Tu me sembles une chastaigne
Qui est encor dedans sa laine,
Armée comme des herissons.

Tu as encor à des morilles
Du rapport par tous ces reicilles
Que font les souris et les rats
Sur toy, quand la nuict favorable
Les fait sortir de quelque estable
Pour venir prendre leurs esbats.

Mais les rats ont fait des merveilles,
Car ils t’ont fait cornet d’abeilles,