Page:Variétés Tome V.djvu/315

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S’il changeoit à la fois de perruque et de tête ;
Mais sous poil différent c’est toujours même bête.
Corinne, qu’en dis-tu ? Tu vois quels sont ces fous
Qui se sont mis en droit de se mocquer de nous.
Tu le vois, leur caprice au moins vaut bien le nôtre ;
Mais la moitié du monde est la fable de l’autre,
Et dans ce siècle injuste on se fait une loy
D’être Argus pour autruy, Tiresias pour soy.
Un autheur irrité fronde la pretintaille
D’une écharpe rangée en ordre de bataille ;
Pourquoy ne pas décrire en style aussi pompeux
Cette epaisse forest de superbes cheveux
Que quelquefois un nain de grotesque figure
Fait tomber à grands flots jusques à sa ceinture ?
Une etoffe, dit-il, mise en divers lambeaux,
Peut servir à cacher de terribles deffauts ;
Une vaste perruque aussi couvre une bosse,
Et souvent le harnois fait valoir une rosse.
« Sur quoy, dira quelqu’un, vient-on satyriser ?
« On nous prend aux cheveux : est-ce pour nous raser ?
« Veut-on nous releguer dans quelque monastère ?
— Non, je veux seulement vous apprendre à vous taire.
Hé ! que vous avoit fait le nom de falbala7 ?



7. On fit mille contes sur l’étymologie de ce mot, qui, selon Le Duchat, vient de l’allemand Falt-Blatt, mais dont le vieux mot espagnol falda (bord ou pan de robe) est plutôt encore la racine. Un M. de Langlée dit un jour dans une maison que c’étoit un mot hébreu (Caillières, les Mots à la mode, p. 168). Tout le monde le crut sur parole, sauf pourtant deux personnes, qui, pour plus ample explication, crurent devoir s’adresser à l’abbé de Longuerue. « Au commencement de l’invention des falbalas, lisons-nous dans le curieux ana