Page:Variétés Tome V.djvu/339

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mis à declamer tout haut que c’estoit une pitié de voir des coquins mal-traicter des honnestes gens, que c’estoit des traitres dans Paris, qu’ils estoient cause de la continue de la guerre, et que l’on feroit bien de se jetter sur leur fripperie et de piller leur maison. À ce bruit, le monde s’est attroupé plus qu’auparavant, et toute cette multitude s’est divisée en deux partys contraires, de contens et de mescontens. Au party des contens, qui estoit celuy de l’armurier, se sont joints quelques marchands du palais, clinqualliers, bahutiers, faiseurs de malles, valises3 et foureaux de pistolets, paticiers, boulangers, meusniers, bouchers, espiciers, charcuitiers, fourbisseurs, armuriers ou faiseurs de pistolets, usuriers et presteurs sur gages, cordonniers, imprimeurs, cabaretiers4, colporteurs et vendeurs de rogatons, maquignons, pannachers, faiseurs de baudriers,


3. Le commerce des marchands de malles est celui qui a toujours prospéré le mieux en ces temps de troubles et de paniques, où tant de gens n’ont que la bravoure de la fuite. Dans le Bourgeois de Paris, pièce d’à-propos en cinq actes jouée au Gymnase, et l’une des meilleures que la révolution de 1848 ait inspirées, l’un des bons rôles est pour un layetier, dont la frayeur des gens pressés de faire leurs malles a de même achalandé la boutique.

4. Si les cabaretiers de la ville étoient parmi les contents, ceux de la banlieue étoient du parti contraire : ainsi la Durié, la fameuse tavernière de Saint-Cloud. Une mazarinade nous a conté ses doléances, les Lamentationt de la Durié de Saint-Cloux, touchant le siège de Paris, Paris, 1649, in-4. V. sur elle une note de notre édit. du Roman bourgeois, p. 86.