Page:Variétés Tome V.djvu/85

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D. Qu’est-ce que vous appellez une foy ecclesiastique ?

R. C’est celle qui nous fait soumettre à ce que l’on nous y prescrit purement, et pour ne pas rendre nous et nostre bien devolutoires.

D. Quoy ? seroit-on traité comme un heretique si on n’avoit pas cette foy ?

R. Sans doute, parce que l’on seroit recherché des sentimens de la compagnie de Jesus, et c’est estre veritablement excommunié que de ne faire corps avec Jesus-Christ.

D. Mais ce qui n’est point contenu dans le symbole des apostres peut-il faire matière de foy ?

R. On n’en doute pas à present, pourveu que ces articles, que l’on nous oblige à croire, nous ayent esté formulez par les successeurs des apostres.

D. Qui sont ces successeurs ?

R. Ce sont nos grands evesques congregez et assemblez à Paris par l’esprit de la cour.

D. Quel est l’esprit de la cour ?

R. C’est l’esprit de la politique.

D. Sçavez-vous par cœur ce nouveau symbole que ces grands evesques nous ont formulé ?

R. Peut-estre m’en souviendray-je ; le voicy, si je ne me trompe : Je croy en l’eglise de Paris et en l’esprit de politique qui la conduit par le ministère de nos evesques de cour, poussez par l’aigreur des jesuittes, dont le talent est de sçavoir faire quelque chose de rien.

D. C’est assez. Je voy bien que vous estes sçavant en vostre creance ; je ne veux plus que vous demander une chose.