Page:Variétés Tome VII.djvu/186

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et ne sçaurions nous en passer. Et si nous leur envoyons du bled, vin, sel, saffran, pastel, papier, draps, toiles, graisses et pruneaux67, aussi avons-nous d’eux en contr’eschange tous les metaux (hormis le fer), or, argent, estain, cuyvre, plomb, acier, vif argent, alun, soulphre, vitriol, couperoze, cynabre, huilles, cire, miel, poix, brezil, ebene, fustel68, gayac, yvoire, marroquins, toiles fines, couleur de couchenil, escarlate, cramoisi, drogues


vrai parrain chez nous le ministre de Charles IX, René de Birague, qui fut chancelier depuis la mort de Lhôpital jusqu’en 1578. Il importoit d’Italie ces idées qui sont aujourd’hui si difficiles à extirper de notre sol. « Il posa le premier en principe, dit M. Baudrillart, la double defense de faire sortir du pays les matières propres à la fabrication et d’y faire entrer les produits des manufactures étrangères. » (Id., p. 14.)

67. Du Haillan ne donne guère ici que le détail des choses que nous exportions alors en Angleterre, et dont on trouve le compte plus étendu et plus circonstancié dans la Galerie philosophique de de Mayer, t. 2, p. 323. Quelques unes des marchandises que l’Angleterre nous envoie aujourd’hui, couteaux, peignes, clincailleries (sic), figurent parmi celles que nous lui envoyions alors. On y trouve aussi des miroirs, du papier, comme nous l’avons déjà dit, des cartes. Ce dernier commerce, dont le centre étoit à Rouen, s’étendoit très loin. L’Espagne ne s’approvisionnoit que chez nous, pour elle et ses colonies. V. Archives curieuses, 2e série, t. 12, p. 230, année 1695.

68. Lisez fustet. C’est un arbre qui croît en Provence et en Languedoc, et dont la racine et l’écorce servent pour la teinture, tandis que les feuilles sont employées par les corroyeurs.