Page:Variétés Tome VII.djvu/285

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emporté ses habillemens et l’argent qu’il avoit espargné pour avoir du cuir. L’autre aussi se plaignoit que la sienne luy avoit tout son meuble et mesmes qu’elle avoit jusques au custode3 du lict vendu, et qu’il ne sçavoit où elle estoit allée. L’autre se plaignoit que la sienne avoit trop de cousins et qu’il n’estoit par maistre en sa maison, et que le plus souvent estoit chargé. Bref, c’est tout autant que l’on fait d’ouyr parler des femmes qui ont delaissé leurs maris. Je ne trouve pas, maistre Guillaume, que c’est belle science, mais bien plustost c’est une science vilaine et deshonnete.

Maistre Guillaume.

Je n’entends pas parler, parlant de la science,
Des femmes abandonnées à la volupté ;
Je parle de ceux-là qui ont fidelité,
Qui ayment leurs maris avecque patience.



3. Rideaux de lit. On lit dans Du Lorens, satire VII, p. 167 :

Ils lui baillent souvent le fouet sous la custode.

V. aussi p. 176. Ce mot étoit du féminin, et non du masculin, comme on le donne ici. Peut-être vient-il de cultz, couche, qui se trouve dans la Chanson de Roland, ch. 3, v. 686. Avant que le mot alcôve nous fût arrivé d’Espagne et eût été introduit dans notre langue par les Précieuses (V. Walckenaer, Mém. sur la vie de Madame de Sévigné, t. 2, p. 387), c’est custode qui se prenoit dans le même sens. La mazarinade qui a pour titre : La custode du lit de la reine, est fameuse. On devine les scandales qu’elle raconte.