Page:Variétés Tome VII.djvu/326

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airs, après avoir commandé 5,000 hommes, practiqué secrettement beaucoup de feneans qui avoient esté congédiez des compagnies depuis la paix, et ceux cy d’autres, qu’en moins de quatre jours, sur la fin du mois de may, ils furent en nombre de huict mille hommes de pied. Leur pretexte estoit (bien que faux) que le païs seroit chargé de nouveau des tailles, pour les gages, esmolumens, signature de roolles et autres droits de ceste nouvelle eslection ; et en outre, que les plus riches de la dite province, qui ont les plus grands taux, jusqu’à trois ou quatre cens livres, achepteroient des offices pour estre exempts, et que pour cela on n’osteroit cette taille du païs, ains qu’on la cottiseroit sur le menu peuple, avec les cruës tant vieilles que nouvelles à l’équipolent, et autres semblables raisons irraisonnables, de point de valeur et d’effect ; ces pauvres gens ne considerans pas qu’il leur faut aller baiser le baboïn tout le long de l’année à ces estats, faire de grands presens, payer leurs frais, et de leur train, la plus part y amenant toute leur maison, donner des pierreries à leurs femmes, des estoffes, des chevaux à d’autres, et enfin de l’argent pour la taxe de chacun de ceux qui y ont sceance, et tant d’autres incommoditez au prejudice des habitans de ceste province, etc4. Ces huict mille hommes5


4. Tout le passage qui précède, depuis « ces pauvres gens, etc. », est beaucoup moins étendu dans le Mercure françois.

5. « Qui se firent appeler les nouveaux croquans. » (Mercure fr., p. 475.)