Page:Variétés Tome VII.djvu/335

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Je n’ose dire que le fard
Leur soit plus commun qu’à la femme :
J’aurois peur de leur donner blasme8
Qu’entre eux ils pratiquassent l’art
De l’impudique Ganimede.
Quant à leur habit, il excede
Leur bien, et un plus grand encor9 ;
Car le mignon, qui tout consomme,
Ne se vest plus en gentil-homme,
Mais (comme un prince) de drap d’or.

Pensez-vous que ces vieux François10


lisons-nous…, ayant mis une fort grande fraize, voulut manger de la bouillie et se fit apporter une cuiller qui avoit un fort grand manche, si bien qu’elle pouvoit manger sa bouillie sans gâter sa fraize. » Henri III s’en étoit lassé quelque temps : « Au commencement de novembre (1575), dit l’Estoille, le roi laissa sa chemise à grands godrons, dont il étoit autrefois si curieux, pour en prendre à collet renversé à l’italienne. » Mais en 1578 la mode des fraises « d’un tiers d’aulne » reprit plus que jamais fureur. (Mém. de P. Fayet, p. 2.) Les collets revinrent et restèrent. Sous Louis XIV pourtant, les arriérés, comme le Sganarelle de l’École des maris, jouée en 1661, ne s’y étoient pas encore conformés. « Ma foi, dit Lisette de ce suranné,

Ma foi, je l’enverrois au diable avec sa fraize. »

V., sur les collets et rabats à godrons, t. 1, p. 163.

8. Var. :

J’avois peur d’en recevoir blasme.

9. Var. :

Tout leur bien et tout leur trésor.

10. Var. :

Pensez-vous que nos beaux François.