Page:Variétés Tome VII.djvu/363

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Italiens, est comme un cardinal, c’est-à-dire un animal vorax et rapax. »

Réponse de M. le Curé à son neveu.

Vous avez cru, mon cher neveu, me faire une plaisanterie ; eh bien, il faut que je vous avoue que nous avons parmi nous beaucoup de canetons, et qu’à l’exception de quatre ou cinq de nos prélats députés, les autres cherchent à nous faire barboter et à nous empifrer. Je connois même plusieurs de mes confrères qui, après avoir mangé deux ou trois de leurs camarades, ont été avalés par nos messeigneurs ; mais, Dieu merci, jusqu’à présent, on n’a pas encore enlevé de mes ailes une seule plume. Je lis tous les matins mes instructions, et je dis : Louis XVI t’a rendu tes droits ; souviens-toi que le curé de V...... est assis à côté de ce pontife orgueilleux, qui, l’année dernière, le faisoit attendre deux heures dans son anti-chambre, qui croyoit qu’il étoit du bon ton de ne pas l’admettre à sa table, et qui souvent, sans vouloir l’écouter, le renvoyoit à un jeune grand vicaire, nourri de vanité, pétri de suffisance et moins instruit qu’un enseigne des gardes françoises. Rappelle-toi que la dignité de ton sacerdoce ne te permet aucune complaisance, et que tu ne dois jamais oublier que le Roi te regarderoit comme le plus vil des esclaves, si après avoir eu la bonté de rompre tes chaînes, tu les reprenois. Soyez donc, mon cher neveu, tranquille sur mon sort, et dites à votre carabin que je ne permettrai pas qu’on