Page:Variétés Tome VIII.djvu/239

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Caen ne s’en estoit point enquis,
Et ferma l’huis de derriere4 ;
C’est une mauvaise visiere
Qu’au masculini generis.
Et quoy ? nostre belle Cypris
Sera elle plus carressée ?
Ce sont de belles embrassées
Que des escus à millions.
Ha ! les habilles champions
Qui ont partagé au butin !
C’est au faux-bourg de Saint-Germain
Qu’on semoit l’argent par la rue5 ;



4. Le maréchal d’Ancre, craignant pour sa vie, s’étoit retiré dans son gouvernement de Normandie. C’est la ville de Caen qu’il avoit choisie pour refuge. Il y fut assez mal reçu et n’y resta pas longtemps. (Mém. de Bassompierre, coll. Petitot, 2e série, t. 20, p. 109 ; Pontchartrain, id., t. 17, p. 158.)

5. Allusion au pillage de l’hôtel du maréchal d’Ancre, dont nous avons déjà parlé t. 4, p. 30. Cet hôtel, devenu plus tard l’hôtel des ambassadeurs extraordinaires, puis l’hôtel de Nivernois, et enfin une caserne de gardes de Paris, étoit situé rue de Tournon, assez près, par conséquent, de l’hôtel de Condé, dont l’Odéon tient la place. Quand le prince eut été arrêté, il y eut grande rumeur parmi les gens de sa maison et un échange continuel de menaces entre eux et ceux du maréchal d’Ancre. L’effet suivit bientôt. Un matin, tous les gens du prince assaillirent l’hôtel d’Ancre ; les maçons qui travailloient au palais de la reine mère (le Luxembourg) se mirent de la partie, et la maison du ministre fut littéralement prise d’assaut et livrée au pillage. V. Œconom. roy., t. 9, p. 374 ; Mémoires de Richelieu, coll. Petitot, 2e série, t. 21 bis, p. 345.