Page:Variétés Tome VIII.djvu/256

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phin et duc d’Orleans, accompagnez de messieurs les ducs de Vendosmes, Nemours, de Sainct-Pol, Nevers, Guise, La Trimoulle, et autres grans princes desquels je ne say les noms ; et après marchoient messieurs le grand maistre vicomte de Turainne et autres seigneurs. Après ceste trouppe de gentils hommes marchoit le roy de Navarre, avec les reverendissimes cardinaulx dessus nommez, et puis mon dit seigneur le legat chancellier. Après venoist la litière de la dite dame, conduicte comme dessus, laquelle suyvoient les dames, tant de France que d’Espaigne, deux à deux, une de France, une d’Espaigne, jusques à vingtz cinq ou XXVI de chascun cousté, que faisoit bon voir. Après marchoient en bel ordre tous les archiers de la garde du roy, et après grand multitude de gentils hommes faisans guider chevaulx sur le pavé, que s’estoit merveilhes. Et en cestuy estat marchèrent jusques à l’eglise Sainct-André, metropolitaine de la dite ville, où par le clergé fut honorablement receu la dite dame et Messieurs13 ; et, après avoir rendu graces à Dieu


à bec de corbin, attribut de la dignité, dont il a plus besoin qu’un autre. »

13. « La dite royne, écrit le bourgeois de Paris dans son Journal, avoit sur elle un ciel d’or frizé, vestue à la mode espaignolle, ayant en sa teste une coiffe ou crespine de drap d’or frizé, faicte de papillons d’or, dedans laquelle estoient ses cheveulx, qui luy pendoient par derrière, jusques aux tallons, entortillez de rubbens ; et avoit un bonnet de velours cramoisy en sa teste, couvert de pierreries, où y avoit une plume blanche, tendue à la façon que le roy le portoit ce jour. Aux oreilles de la ditte dame pen-