Page:Variétés Tome VIII.djvu/267

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se tenoit. Ils ne manquèrent pas d’y faire leurs remontrances, aux fins d’y être reçus comme membres de ce digne corps, fondés sur ce que de tout temps ils étoient en possession d’être les premiers nouvellistes de tous les pays, et d’être choisis pour battre l’estrade et decouvrir tout ce qui se passe d’important dans ce genre de science, ayant pour cet effet beaucoup de relations auprès des personnes de la première qualité : en sorte que c’etoit dans leurs boutiques que se rafinoient les plus curieuses nouveautés avant que de se repandre dans le public ; qu’au reste ils avoient soin de prendre regulièrement les gazettes toutes les semaines, dont la lecture ne coûtoit rien qu’un peu de patience, en attendant son rang d’être rasé, en y ajoutant, aussi gratis, des commentaires considerables, concluant que, si l’on ne leur faisoit pas la justice de leur accorder la preseance sur tous les bureaux, ils esperoient au moins d’y être agregés pour y occuper la seconde place.

Après qu’on eut examiné toutes les circonstances de ces contestations, les presidens et deputés convinrent enfin de laisser la preseance au bureau du Palais, non-seulement à cause que c’est le magasin general des nouvelles, et où il en vient moins qu’il ne s’en fabrique, mais encore pour n’avoir point de procès, qui acheveroient de gâter l’esprit s’ils étoient joints avec le negoce des nouvelles10. À l’égard du


10. Malgré cette décision, les nouvellistes des Tuileries gardèrent longtemps le pas qu’ils avoient pris depuis le commencement du siècle sur ceux du Luxembourg. Ils l’avoient encore en 1709. Je le vois par ce qui est dit dans l’Ambigu