Page:Variétés Tome VIII.djvu/270

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gistres étoient ouverts qui recevoient de chaque survenant, l’un le positif, et l’autre le douteux ; l’un la vérité absolue, et l’autre la vérité relative. » Et voilà le berceau de ces Nouvelles à la main…, ébauche des Mémoires secrets, que Bachaumont annonce ainsi dès 1740 : « Un écrivain connu propose de donner chaque semaine une feuille de nouvelles manuscrites. Ce ne sera point un recueil de petits faits secs et peu intéressans, comme les feuilles qui se débitent depuis quelques années. Avec les événements publics que fournit ce qu’on appelle le cours des affaires, on se propose de rapporter toutes les nouvelles journalières de Paris et des capitales de l’Europe, et d’y joindre quelques réflexions sans malignité, néanmoins sans partialité, dans le seul dessein d’instruire et de plaire, par un récit où la vérité paroîtra toujours avec quelque agrément. Un recueil suivi de ces feuilles formera proprement l’histoire de notre temps… À chaque ordinaire,… elle (la feuille) sera payée sur le champ par le portier, afin qu’on aye la liberté de l’abandonner quand on n’en sera pas satisfait. » (Edmond et Jules de Goncourt, Portraits intimes du 18e siècle (Bachaumont), Paris, Dentu, 1857, in-18, p. 33–34.) — À la fin de 1752, parut aussi l’Avis d’une feuille manuscrite intitulée le Courrier de Paris. On vouloit là encore faire mieux que ces nouvelles à la main « rejetées sur les provinces par la satiété de Paris ». Quelques numéros que possède M. Albert de la Fizelière prouvent qu’on ne fit ni mieux ni plus mal. La police sévissoit souvent contre cette sorte de publicité : de là, ses disparitions et ses transformations si fréquentes ; de là aussi la rareté des copies qui en sont restées. V. notre article de l’Encyclopédie déjà cité, et le Journal de Barbier (1744), 1re édit., t. 2, p. 451.