Page:Variétés Tome VIII.djvu/285

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core plus souls et plus las (Guér., mon amy), car ils n’ont ny murailles ny fossés pour se garentir, et faut avoir recours aux bourgeois des villes, qui vendent bien chère leur courtoisie, ou bien aux gentils hommes voisins, qui les tondent quelque fois ras à l’espagnolle, et encore les appellent vilains.

Ant. La belle chose d’estre sous son toict en toute seureté, sous l’authorité de son prince souverain ! Mais voicy le plus eveillé Guéridon que je vis de cest an. Dictes-moy, je vous prie, faut-il dire Guéridon ou Guérindon5 ?

Guer. I n’en sé per la cordiène ren.

Pan. Voyez l’humeur des François ! ils se prenoient au poil l’autre jour (des gens d’esprit) par ce que les uns opiniatroient qu’il faloit dire Guerindon, les autres Gueridon. Ils s’atachent tousjours à des choses de neant.

Guer. Olet vré iqu. I me souvien que lous clgercs disiant qui quets Gregeois (qu’is apeliant) donniriant de grousses et sanglantes batailles per ine voyele6. Agarés sis nestiant pas ben de lesi, et lous Françez fesiant lou mesme. Is se batiant per iquet honour qu’is ne cognoissiant mie. Cré ben qu’is ariant grand


5. On disoit, en effet, l’un et l’autre. « Je m’en vas, lisons-nous dans une pièce du temps, chanter avec ma cornemuse vos louanges, sur le chant de Guérindon. » (La Suitte très plaisante et Masquarades veue en l’autre monde par le capitaine Ramonneau, 1619, in-12, p. 15.) Dans le Ballet des Argonautes on l’appelle même Guélindon.

6. Sur ce fait et quelques autres du même genre, V. t. 2, p. 286.