Page:Variétés Tome VIII.djvu/288

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baroniser ; c’est un gentil fredaine9 mirelaridaine. Ces gens là sont tous aliés. Ce compagnon du parchemin en fief nouveau avoit un gros vignier de père qui fut capitaine durant les guerres civiles. J’en fis ce gueridon :

Il n’en est de tel de Paris à Rome,
Car il est baron et point gentil-homme.

Guer. Ha ! ha ! vela pas ine gaillarde noblgesse ? Mais hau ! compère, me voudriés vous ben oté mon metié ?

Pan. Que vous semble de monsieur du Pré ?

Guer. Olet in benet. Car qui point n’a pré, point de foin, ergo point de chevos, so ne sont dique le race de Pacolet10. Pour iquet moulein à vent, ha ! ha ! ô merite ben d’estre habillé en moulein à vent et vivre de vent11 et d’air come iquets lesardeas (que lous clgercs apeliant cameleons) et non de poules


9. Le mot fredaine, d’après ce passage, n’auroit-il d’abord été, comme le mot qui suit, qu’une sorte d’onomatopée chansonnière ? Du refrain gaillard il seroit passé dans la langue courante, pour désigner la chose qu’il a servi à chanter. Je pourrois citer plus d’un exemple de ces mots de fantaisie créés par les refrains, et à qui l’usage finit par donner un sens.

10. Sur Pacolet, V. plus haut, p. 38.

11. Tabarin se moqua, sur son théâtre, de ces pauvres paysans habillés de toile, comme les ailes d’un moulin. Il se montra lui-même dans cet accoutrement, et c’est ce qui donna lieu à la facétie : Le Procez, plainte et informations d’un moulin à vent de la porte Sainct-Antoine contre le sieur Tabarin, touchant leur habillement de toille neufve. 1622, in-8. « Quand il a veu, dit-il, le pauvre moulin, que j’avois mes habits des dimanches, il m’est venu des-