Page:Variétés Tome VIII.djvu/293

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ou de souliers. Il y a bien à tirer au chevrotin et des bouts à metre.

Pan. Mon grand ayeul maternel m’a conté souvent que du temps de Loys douziesme, père du peuple, il y avoit en son vilage une bonne et sage dame s’il en fust oncques ; mais les vilageois ne la peurent soufrir, et firent les chevaux eschapés parce qu’ils estoient trop à leur aise. Elle fut contraincte de les quiter là, et un sien parent vint qui les assomoit tous de coups, leur prenoit leur bien par belle force, les rançonoit, deshonnoroit femmes et filles. On s’ennuye souvent de manger du pain blanc.

Me Jean. Sur mon honneur, je pense que ces grans Princes ne songent qu’au bien public.

Guer. Oyés in poi iquet juron d’aleine. Is aviant donc de l’onour, lous savetiés ? Je ne disons mie quiquets seignours nous pensiant qua lour profit particulié et ne tiriant qu’à iquet Papegaut, maistre nigaud.

Me Jean. Aga, mes amis, ils sont bonnes gens et veulent soulager le povre peuple de tailles, desirent que tout aille par ordre, que les bons soient reconnus, les meschans chassés et punis, et que les estats ne se vendent plus.

Guer. Agarés ce goguelu17, coment ol en contet et quolet ben avant en hote mer. I sé ben qu’en ma paresse oliat trois ans que j’avons eu soulagement de plgus de deux cens francs de tailles, et oüy dire à des gens de ben, qui queles gens qui gouver-


17. V., sur ce mot et sur sa curieuse étymologie, une note excellente de M. Ch. d’Héricault dans son édit. des Œuvres de Coquillart, t. 2, p. 287–288.