Page:Variétés Tome X.djvu/101

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Cherchent, ambitieux, un chemin d’estre grands :
L’un aspire aux estats et les autres se fient

En leurs biens quy les font à jamais ignorants.

Si l’Hoste eust recherché, ce mignon dont je traicte,
Un moyen vertueux pour parvenir un jour,
Helas ! il n’eust pas faict aux enfers sa retraicte,
Ains bienheureux seroit au celeste séjour.

S’il eut, s’il eut suivy de son maistre la piste,
Il n’eut pas convoiteux entreprins tel mefaict ;
Mais il ne savoit pas en quoy l’honneur consiste
(Bienheureux celuy là quy pour son bien le scait).

Il a seul entrepris contre l’estat de France,
Et seul pour cest effect il le pace là-bas.
Je dy depuis son règne ou bien sa cognoissance,
Car du passé plus loing je ne parleray pas.

Que son maistre a regret qu’une ame si mechante
Aye pris nourriture un temps en sa maison :
Mais souvent mauvais fruict sort d’une bonne plante22,
Et se n’en doibt partant facher outre raison.

Revivez, personnage ou la France s’appuie ;


22. Ceci est dit pour justifier le maître de Loste, M. de Villeroy, qu’on accusoit d’être aussi un peu Espagnol, et à qui même le roi le dit un jour en riant. L’Estoille, t. II, p. 368. Le Soldat françois, qui venoit de paraître, avoit en particulier donné quelques atteintes sur les menées du ministre avec l’Espagne.