Page:Variétés Tome X.djvu/104

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par le sieur Descluseaux, intendant de marine. On fit équiper une espèce de galère, à laquelle quantité de chaloupes, ornées de différentes parures, se joignirent, pour mettre les ambassadeurs à terre.

À leur entrée, ils furent salués de plus de soixante volées de canon, auquel celui du château répondit. Ils trouvèrent à leur descente, sur le bord de la mer, la bourgeoisie sous les armes. On les conduisit dans la maison du roi, où ils furent logés avec leur suite, et traités par le sieur Descluseaux jusqu’à l’arrivée du sieur Stolf, gentilhomme ordinaire de la maison du roi, qui avoit amené un maître d’hôtel pour leur traitement et pour la dépense qu’on seroit obligé de faire pendant tout leur séjour en France.

Ce jour-là même, le premier ambassadeur ne fut pas plus tôt dans la chambre qu’on lui avoit destinée, qu’il suspendit la lettre que le roi de Siam écrivoit au roi à une hauteur fort élevée au-dessus de lui. La lettre étoit écrite sur une lame d’or, les rois de Siam n’écrivant jamais autrement. Elle étoit enfermée dans trois boîtes : celle par-dessus étoit de bois de vernis du Japon ; la seconde,


Comité historique, le 9 août 1841 ; la brochure de M. Ét. Gallois, L’Expédition de Siam au XVIIe siècle, 1853, in-8 ; l’Athenæum franç., 18 mars 1854, et le Moniteur des 21, 29 et 30 août 1861. — C’est la troisième ambassade qui soit venue de Siam en France. La première, en 1680, avoit péri dans la traversée ; la seconde étoit venue à Versailles, avoit vu le roi dans la galerie, mais n’avoit pas eu d’audience. (Henault, Abrégé chronolog., 27 nov. 1684.) C’est au Havre que cette seconde ambassade avoit débarqué.