Page:Variétés Tome X.djvu/105

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d’argent, et la troisième, d’or. Toutes ces boîtes étoient couvertes d’un brocard d’or, enfermées avec le sceau du premier ambassadeur, qui étoit en cire blanche. Aucun des Siamois ne prit, par respect pour la lettre, de chambre qui fut au-dessus de celle de cet ambassadeur, ce qu’ils ont observé par tous les lieux où ils ont logé.

Au départ de Brest, qui fut le 9 juillet, on se servit jusqu’à Nantes de litières, et de là jusqu’à Orléans, de voitures ordinaires3. Comme il falloit que la lettre du roi, leur maître, fût plus élevée qu’eux, ils faisoient attacher dans le carrosse, au-dessus de leur tête, un placet sur lequel ils plaçoient la lettre.

Le sieur Stolf avoit eu ordre de leur faire rendre tous les honneurs dans toutes les villes où ils avoient à passer. Les intendants alloient au devant d’eux ; on les saluoit de canon à leur entrée ; une compagnie de la bourgeoisie se mettait sous les armes à la sortie de leur logis ; la chambre des comptes à Nantes envoya des députés les complimenter, ce qu’elle ne devoit pas faire. Il faut que les compagnies en dernier ressort aient des ordres exprès, quand elles ont à saluer même des souverains. Les présidiaux et autres corps, par tous les lieux de leur passage, envoyèrent aussi des députés leur faire des compliments. C’étoit trop


3. Le 18 juillet ils étoient à Angers, où ils repassèrent en s’en retournant le 25 janvier 1687. On peut lire, au sujet des fêtes qui leur furent données à l’arrivée et au retour, le registre du maire d’Angers, M. de la Feauté-Renou, dans les Archives de l’Hôtel de ville.