Page:Variétés Tome X.djvu/107

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Avant Henri IV, personne n’étoit logé dans la maison du roi que les fils naturels, les princesses, qui y logeoient leurs maris avec elles, le grand-maître de la maison du roi, le premier gentilhomme de la chambre, le capitaine des gardes et le maître de la garde-robe. Ces officiers y logeoient avec leurs femmes ; les survivanciers de ces charges y avoient aussi leurs logements. Les cardinaux n’y logeoient point. Il n’y eut jamais que le cardinal de Lorraine qui, comme pair de France, y eut un logement marqué à la craie. Les favoris d’Henri III en eurent aussi. Anne de Montmorency, qui étoit grand-maître de la maison, y avoit un appartement par sa charge ; son fils, qui en avoit la survivance, après avoir été fait maréchal de France, donna la démission de sa charge au duc de Guise, et demanda au roi la grace de lui vouloir conserver son logement.

Le 30, le sieur de Bonneuil6 vint à Vincennes faire compliment de la part du roi aux ambassadeurs. Ils lui donnèrent la main. Les ambassadeurs avoient des Suisses de la compagnie des cent-suisses de la garde du roi pour empêcher aux portes la trop grande foule de monde qui venoit les voir ; ils les eurent pendant tout leur séjour à Paris7.



6. Il étoit alors introducteur des ambassadeurs.

7. Ils en avoient besoin, car la populace se montra si peu respectueuse à leur égard, que Seignelay fut obligé d’écrire à la Reynie, pour qu’il prît à leur sujet quelques mesures contre les insultes de la foule. V. dans la Corresp. administ. de Louis XIV, t. II, p. 575, une lettre en date du 18 août 1686.