Page:Variétés Tome X.djvu/145

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Ains par la seule mort au jour fut revelé

Le fard dont il s’estoit si longuement celé.

Quelque autre dit avoir entrepris un ouvrage
Des plus illustres noms qu’on lise de nostre age,
Et jà douze ou quinze ans nous deçoit par cet art ;
Mais il accomplira sa promesse plus tard
Que l’an du jugement. Toutefois par sa ruse
Des plus ambitieux l’esperance il abuse :
Car ceulx-là qui sont plus de la gloire envieux,
Le flattent à l’envy, et tachent, curieux,
De gaigner quelque place en ce tant docte livre
Qui peut à tout jamais leur beau nom faire vivre.
Ce trompeur par son art très riche s’est rendu,
Et son silence aux roys chèrement a vendu,
Noyant en l’eau d’oubly les beaux noms dont la gloire
Seroit, sans ses escripts, d’éternelle mémoire :
Car les Parthes menteurs, faulx, il surmontera,
Et nul (comme il promet) n’immortalisera ;
Mais il peindra le nez à tous, et pour sa peine
De les avoir trompez d’une esperance vaine,
Dessus un cheval blanc ses monstres il fera
Par la ville, et du roy aux gages il sera.

C’est un gentil apas pour les oyseaux attraire,
Ce que d’un autre dit le commun populaire,
Qui par les cabaretz tout exprès delaissoit
Quatre lignes d’un livre, et outre ne passoit
Avec un titre au front, qui se donnoit la gloire
D’estre le livre quart de la françoise histoire.
Qui doncques, je te pry, nyra que cestuy cy
Ne soit des plus heureux sans se donner soucy,