Page:Variétés Tome X.djvu/17

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qui fait trop de despence quand on le reprend sur le controle (car tels gens bien souvent ruine la maison). Tout se sçay ; alors tout ce que peut faire un seigneur est de faire maison neufve, et en cas ce à bien de la peine ; car bien souvent on prend des personnes qui volle sans avoir des aisles, ce qui n’est pas plaisant ny agréable ; voila pourquoy ceux qui veulent bien ordonner leur maison doivent premierement considérer leurs revenus, et ce qu’il faut aux serviteurs tant à gages qu’à entretenir, et sur ce faire compte du reste : choisir des gens qui soient de bonne vie et sans reproche, et faire ellection d’un maistre d’hostel à qui donnant l’ordre, luy declare son goust, son revenu, ce qu’il veut despendre par an, ou par jour, pour sa table ordinaire, et tant pour l’extraordinaire16 ; tant pour ses


sujets qui se peuvent présenter. Quand le seigneur monte à cheval, il a toujours le meilleur cheval après luy ; il mange à sa table, et, pour tout dire en un mot, c’est sa compagnie et son favory. » La Maison réglée, liv. I, ch. 10. — Pour le reste de la valetaille, ce fainéant spirituel n’étoit qu’une bête à l’engrais ; aussi, aujourd’hui encore, dans les campagnes, un porc qu’on engraisse s’appelle le gentilhomme.

16. Audiger, à la suite du passage de sa Maison réglée déjà cité, donne le détail de ces dépenses ordinaires ou d’extra, soumises toutes à la surveillance du maître d’hôtel. Un livre, aujourd’hui très rare, publié à Bordeaux en 1624, s’explique aussi longuement sur ce détail domestique ; mais il s’attache plutôt à la dépense des nobles de province qu’à celle des grandes maisons de Paris. Ce volume a pour titre : Le sommaire de l’Œconomie de la despence, comment il faut regler la despence selon le revenu, et