Page:Variétés Tome X.djvu/174

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A-t-il jamais fait un acte meschant,

Pour desgorger sur son chef telle rage ?

Vous l’accusez selon votre heresie
D’un changement de loy : c’estoit à tort.
Il protesta, prest de souffrir la mort,
Qu’il n’eut jamais ce point en fantaisie.

Il protesta encore davantage
Qu’il a esté tousjours vostre soustien ;
Mais comme on dit : « Qui veut noyer son chien,
On le feint estre atteint de quelque rage. »

Peuple insolent, deschargez-vous encore
(Comme insensez) dessus son royal sang ;
Ces rejettons conceus dedans mon flanc
Sont les sujets qu’à present je déplore.

Estrange cas, triste metamorphose :
Je ne pensois jamais voir ma maison
Tomber aux lacs de vostre trahison ;
« Mais l’on propose, et le seul Dieu dispose. »

Disposez donc, ô divine clemence,
De ces sujets comme de mes douleurs ;
De mes enfants dechassez les mal-heurs,
Et dessus tout, donnez-moy patience.

Adieu, grandeurs ! adieu, toutes richesses !
Et les faveurs de ce val terrien :