Page:Variétés Tome X.djvu/213

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Sans esperer remboursement,
Car à grand honneur tu tiendras
De fournir à ce qu’on pretend.
Aucune aumosne ne feras
Aux capucins absolument.
Hermite et moine esearteras
Par un : Dieu vous doin14 ! seulement,
Jusques à ce que tu sauras
Qu’ils parlent de nous autrement.
Les jesuites fuïras
Comme je les crains grandement ;
De mes secrets ne leur diras
Pas même le plus innocent.
Par cela seul tu les craindras
Qu’ils me veulent mettre à néant.
Au grand directeur tu feras
Ta confession sechement.
Tous tes péchez tu luy diras
À l’oreille confidemment ;
De tout pire rien ne craindras
Pour ton meilleur gouvernement,



14. Pour : Dieu vous donne. Cette forme se trouve très-souvent jusqu’à la fin du XVIe siècle et même plus tard, comme on le voit ici. Une lettre de Montaigne à La Boétie se termine par exemple ainsi : « Monsieur, je supplie Dieu qu’il vous doint très heureuse et longue vie. » Selon Génin, dans un article que ses Récréations philologiques n’ont pas reproduit, « doint n’est qu’une forme de subjonctif, forme isolée qui n’appartient pas à un verbe. C’est la traduction, le calque du latin duint, qui lui-même est déjà un archaïsme dans Térence. » Nouvelle Revue encyclopédique, juin 1847, p. 218.