Page:Variétés Tome X.djvu/281

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entrent librement et seurement, les villageois y viennent au marché ; que si l’artisan quitte sa boutique et fait le mutin, pour luy apprendre le droit civil on luy fait à la volée quelque petite leçon de droict canon, qui faict plus de bruict que de mal : comme quand il fait trop chauld, le temps se rafraischit par un ou deux esclats de tonnerre, mais cela n’est que brutum fulmen. Le fort incommode la ville ; dittes : la ville incommode le fort ; le puissant foulle le foible. La Rochelle fut jadis un second d’Anvers, la retraitte de bons et riches marchands, bons François, bons sujets ; maintenant elle est remplie d’estrangers, de coureurs, de picoreurs, la grotte de Cacus, la tasnière des renegats, le bureau des rançonneurs ; depuis deux ans l’on n’en a peu approcher à plus de vingt lieues à l’entour. Les messagers et ordinaires de Bourdeaux, Perigueux, Limoges, et tout le Poictou, ont esté contraincts de marcher en trouppe avec escorte ; les juges magistrats et conseillers des cours souveraines ont esté pris, destroussez et mis à rançon, et cependant le Manifeste les figure non comme loups, mais comme brebis, comme simples colombes, et non comme sacres et vautour : Introrsum turpes speciosa pelle decori. Mais qui a commencé la querelle, qui le premier a


tadelle avec six cents hommes du régiment de Champagne. Toute la noblesse y a si bien fait, qu’il est impossible d’en remarquer un seul aux actions duquel on puisse trouver à redire. » (Lettres de Richelieu, t. II, p. 707.) — Dans les Œuvres poétiques de Jean Auvray, 1631, p. 5, se trouve un sonnet sur la Descente des Anglois dans l’Isle de Ré, et sur leur fuite.