Page:Variétés Tome X.djvu/69

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sar ce qui est à Cæsar : pourquoy donc luy refusez vous, vous, le service, l’obeissance, le tribut et les droits que vous lui devez ? Vous me direz (dame Jacquette) que Nostre Seigneur adjouste incontinent après : Et à Dieu ce qui appartient à Dieu. C’est parler en theologien. Qui vous y met empeschement ? En quel lieu est-ce que le roy empesche l’exercice de notre religion catholique, apostolique et romaine, de ceux qui sont en son obeissance depuis son advenement à la couronne ? Où voit-on les gens d’eglise oppressez ou persecutez ? Où voit-on les eglises violées, ou le service divin empesché ? À la prinse des faux-bourgs de Paris, à la Toussaincts derniere19, quel mauvais acte avez vous recognu contre les ecclesiastiques ou contre les eglises ; demandez en aux prestres qui y celebrèrent messe par tout le jour des Morts ? Mais quel besoin est-il de specifier les lieux ? Tant de villes que Sa Majesté a reduictes à son obeissance servent de miroir et en rendent tesmoignage, mesmes des gens d’eglise qui sont entretenus journellement auprès du roy, honorés et reverez par Sa Majesté, trop plus qu’ils ne sont de vous autres, sectateurs de Judas Iscariot, qui edifiez les temples des prophètes semblables à ceux qui les ont occis. Qu’ainsi ne soit, voyons les deportemens de ceux de vostre secte : nous trouverons les eglises pillées, les faux bourgs de Tours, et villainement


19. « Le mercredi premier jour de novembre (1589), dit l’Estoille, à la faveur d’un brouillard qui se leva comme par miracle, incontinent après la prière faite dans le Pré aux Clercs à six heures du matin, le roy surprit les faubourgs… »