Page:Vasari - Vies des peintres - t1 t2, 1841.djvu/758

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teur, qu’un savant architecte, serait le priver de ses titres les plus beaux : du titre de chef suprême de cette phalange immortelle de novateurs, qui comptait dans ses rangs les Ghiberti, les Donato, les Masaccio ; du titre de représentant le plus complet de cette époque artistique qui, toute pleine encore du sentiment religieux du moyen-âge, travaillait cependant à s’en débarrasser et à ranimer les traditions de l’antiquité, qu’un dogme jaloux et farouche avait essayé d’étouffer. Mais, tout en combattant le système gothique, Brunelleschi en retint ce qu’il avait de précieux. Ainsi, il lui prit son indépendance, sa naïveté et sa hardiesse, pour les marier à la vigueur, à la sobriété, à la sévérité, à la franchise et à la grandeur de l’architecture antique.

Si nous nous arrêtons ici, sans avoir abordé les diverses et imposantes édifications de ce vaste génie dont Florence s’enorgueillit à bon droit, c’est que toutes les qualités quelles peuvent posséder se trouvent résumées dans cette sublime coupole, en face de laquelle Michel-Ange s’écriait : « Il est difficile de faire aussi bien, il est impossible de faire mieux. » Et le divin Michel-Ange, on le sait, devait seul faire mentir cet éloge.

NOTES.

(1) La femme de Ser Brunellesco, nommée Giuliana, était fille de Guglielmo Spini.