Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/12

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perfectionner ses études l’appelait à Rome ; mais l’air doux et parfumé de Naples le retint sur les plages du Sebeto, où il croyait entendre les chants des sirènes se marier aux accords harmonieux de son luth. Il y resta jusqu’au jour où il rendit à Dieu son âme, et à la terre sa dépouille mortelle.

Dans sa nouvelle patrie, Marco exécuta de nombreux travaux à l’huile et à fresque, et se montra supérieur à tous les peintres nationaux de son époque. À dix milles de Naples, à Aversa, on admire dans l’église de Sant’-Agostino le grand tableau du maître-autel, où il représenta la Dispute de saint Augustin avec les hérétiques (2). Cette composition est entourée de divers sujets tirés de la vie du Christ, et se distingue par un brillant coloris et un style soutenu qui se rattache à tout ce qu’il y a de bon dans la manière moderne. Ce n’est là d’ailleurs qu’une seule des innombrables productions dont il enrichit Naples et les autres villes du royaume.

Sa vie s’écoula joyeuse et à l’abri des caprices de la fortune. L’absence de tout rival lui permit de jouir paisiblement de l’affection des grands, et d’exercer fructueusement son art. Il mourut à l’âge de cinquante-six ans. Ses ouvrages datent de l’an 1508 à l’an 1642.

Marco eut pour élève Gio. Filippo Crescione de Naples, qui peignit et peint encore de concert avec Lionardo Castellani son beau-frère ; mais comme ces deux artistes sont aujourd’hui vivants, nous nous contenterons de les avoir mentionnés en passant.