Page:Vasari - Vies des peintres - t7 t8, 1841.djvu/729

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de Sant’-Agostino de Crémone, sont aussi belles que gracieuses. À Milan, il fit dans la cour du palais une figure en pied, armée à l’antique, bien supérieure à toutes celles que les maîtres de son temps exécutèrent dans le même endroit.

La mort ayant empêche Bonifazio de terminer la série de tableaux comprenant l’histoire du Christ qu’il avait commencée dans la cathédrale de Crémone, Giovann’-Antonio Licino de Pordenone, surnommé de’ Sacchi par les Crémonais, la compléta en y ajoutant cinq sujets de la Passion, remarquables par la grandeur des figures, la vigueur du coloris, et la beauté des raccourcis (20). Ces fresques et un superbe tableau à l’huile que le Pordenone laissa dans la même cathédrale, offrirent d’utiles enseignements aux Crémonais. Cammillo, fils de Boccaccino, sut en profiter dans les fresques de San-Gismondo, si bien qu’il dépassa son père de beaucoup ; mais la lenteur avec laquelle Cammillo travaillait fut cause qu’il ne produisit pas de nombreux ouvrages, si ce n’est de petite dimension et de peu d’importance.

En tête de tous ces peintres, il faut placer Bernardo de’ Gatti, surnommé le Soiaro. Les uns lui assignent pour patrie Verzelli, et les autres Crémone : qu’il en soit ce que l’on voudra, toujours est-il qu’il peignit un magnifique tableau sur le maître-autel de San-Piero, église des chanoines réguliers, et le Miracle de la multiplication des pains et des poissons dans le réfectoire du couvent du même nom. Malheureusement les retouches à sec, dont il chargea cette dernière composition, l’ont complétement