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Salaï, le bien-aimé de Léonard ; Cesare de Sesto, qui fut aussi lié avec Raphaël ; Bernazzano, le paysagiste, ami de Cesare ; les deux nobles Milanais, Beltraffio et Francesco Melzi ; enfin Marco Uggione, qui a laissé une magnifique copie du Cénacle.

Mais le plus habile de tous fut Bernardino Lovino, ou Luini ; qu’il ait reçu les leçons directes du maître, ou qu’il se soit inspiré de ses œuvres, peu importe. Plusieurs des peintures de Luini ont été et sont encore attribuées à Léonard. Il s’était approprié le génie de Léonard, à la manière des vrais artistes, c’est-à-dire qu’il sut conserver, aux yeux des observateurs attentifs, une certaine originalité dans l’inspiration, tout en procédant de son maître pour le style et la pratique. Luini possède une finesse, une grâce, une délicatesse, une quiétude, un sentiment inépuisables. Chacune de ses figures est portée par la sollicitude de cet amour poétique jusqu’à l’expression la plus exquise. Quelquefois, dans ses derniers ouvrages, il se rapproche de Raphaël ; ce qui a fait supposer qu’il avait été à Rome. Il laissa deux fils, Evangelista et Aurelio Luini, qui vécurent jusqu’à la fin du XVIe siècle.

Nous avons dit que l’école de Foppa avait persisté, malgré ces évolutions de l’art à Milan. Gaudenzio Ferrari paraît la représenter, au milieu de l’éclat des disciples de Léonard, c’est-à-dire pendant la première moitié du XVIe siècle ; mais il ne faut pas croire cependant que le Gaudenzio n’eût pas profité des progrès extraordinaires de la peinture, ni oublier qu’il travailla plus tard dans l’école de Raphaël. Ce que nous connaissons de Gaudenzio nous le montre