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chemens, et faire son possible pour couper la sortie. Si elle est soutenue par la cavalerie de la place, comme il n’en faut pas douter, il ne faudra pas manquer de la faire charger par quelques-uns de nos escadrons, pendant que d’autres soutiendront les petites troupes, et se joindront avec elles pour achever de rompre le gros de la sortie, qu’il faudra poursuivre tant que l’on pourra se mêler avec elle, et s’en épauler contre les feux de la place ; mais dès aussitôt que les ennemis seront recoignés dans leur chemin couvert, il faut que toute l’infanterie qui aura chargé, se rejette aussitôt dans la tranchée, et que la cavalerie s’éloigne promptement ; car le feu de la place, qui sans doute sera bien préparé, deviendra fort dangereux.

Voilà de quelle manière on peut repousser les grandes sorties sans grande perte, les quatre ou cinq premiers jours de l’ouverture de la tranchée. Quand la première et la seconde place d’armes seront achevées de tous points, et garnies des troupes qui leur conviennent, les ennemis n’en entreprendront plus de semblables.

Mais comme la troisième place d’armes se fait pour l’ordinaire fort près de la place, et qu’elle est assez éloignée de L’ennemi peut encore faire une grande sortie avant l’achè­vementla deuxième, il se pourrait bien que l’ennemi entreprendrait encore dessus, avant qu’elle fût achevée. Cependant les première sortie et deuxième places d’armes étant pour lors bien