Page:Vauban - Traité des sièges et de l’attaque des places.djvu/252

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
222
attaque

tiles, et cela ira même jusqu’à rompre les petites défenses du derrière, même le pilier qui soutient le milieu de la voûte, jusqu’à la faire tomber tout-à-fait ; moyennant quoi il n’y restera que la carcasse des flancs : on pourra même, s’il y a jour, battre encore à droite et à gauche des mêmes tours, pour en chasser le canon ennemi, qui de là ne manquerait pas d’incommoder nos logemens.

Pendant que cela se fera, comme on aura occupé le terre-plein du rempart des contre-gardes, quand on sera parvenu aux flancs, il faudra percer au travers et y faire de petits logemens pour chasser l’ennemi des tenailles ; et à l’égard du dedans de la pièce, il est à présumer qu’on aura joint le bord du fossé, où étant parvenu, il y aura deux manœuvres à faire : l’une doit consister aux passages * * Marqués t.
 Pl. 31.
dudit fossé de part et d’autre des tours, et l’autre à faire des mines sous le bord du même, pour le renverser dedans et faciliter son comblement.

Cela étant exécuté à propos, on se rendra aisément maître des tours ; la place ne sera pas cependant encore ouverte, mais comme elle sera bien près de l’être, et qu’il ne restera plus de flanc aux ennemis (le plus de résistance ne servant qu’à empirer leur condition et à les faire prendre prisonniers de guerre), c’est hasard s’ils ne battent la chamade. C’est pourquoi je ne vois pas lieu de douter qu’ils ne se rendent incessamment,