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des places.

de hauteur, en distance les uns des autres de 50 à 60 toises, servent à couvrir la cavalerie qui se met derrière, et même les bataillons, contre les plongées du canon et du mousquet pendant une attaque. Les princes d’Orange, Maurice et Frédéric-Henri, Lignes que faisaient les princes d’Orange. se faisaient une si grande application de bien faire leurs lignes, qu’ils y employaient des mois entiers ; aussi étaient-elles si bonnes, qu’on ne les y a jamais forcés, bien qu’elles aient été souvent attaquées : ils ne se contentaient pas de faire de bonnes lignes, ils y ajoutaient des forts particuliers de distance en distance, et fortifiaient leurs quartiers séparément, selon l’usage de ce temps-là ; ils ajoutaient même des dehors sur les avenues plus exposées, qui arrêtaient les ennemis, et donnaient le temps aux troupes des quartiers voisins d’arriver et de secourir les endroits attaqués, ce qui les a toujours fait échouer et mis en danger d’être battus dans leur retraite. On y faisait aussi des avant-fossés , mais l’expérience 4e profil. a fait connaître qu’ils n’étaient bons qu’à fournir un grand couvert à l’ennemi.

Cet expédient est nouveau et n’a pas encore été pratiqué. V. 3o  Faire des bûchers de deux ou trois charretées de bois sec, à quelques quarante ou cinquante pas hors de la ligne, vis-à-vis des angles flanqués et sur le milieu des courtines, également espacés, et les arranger comme les vignerons font les tas d’échalas dans les vignes, après les avoir arrachés et mis en réserve pour l’année suivante ;