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attaque

se fait le premier jour en silence, et sans tambour ni trompette ; les grenadiers et autres détachemens marchent à la tête de tout, suivis des bataillons, et ceux-ci des travailleurs, lesquels sont tous disposés par divisions de cinquante en cinquante, chaque division commandée par un capitaine, un lieutenant et deux sergens[1] ; on les fait marcher par quatre ou par six de front, jusque près de l’ouverture de la tranchée, où quand la tête des troupes est arrivée, le brigadier ingénieur de jour, qui a son dessein réglé, va poser les grenadiers en avant par où se doit conduire la tranchée, pendant que les bataillons se rangent à droite et à gauche de l’ouverture de ladite tranchée, derrière les couverts qui s’y trouvent, sinon aux endroits qui auront été marqués à leurs majors, où ils déchargent leurs fascines ; quoi fait, ils se tiennent sur leurs armes en silence, toujours prêts à exécuter les ordres qui leur sont donnés. Pendant cet arrangement, le brigadier de jour qui a posté ces détachemens, donne le premier coup de cordeau et montre ce qu’il y a à faire au sous-brigadier pour continuer le tracé ; il fait ensuite défiler les travailleurs un à un, portant la fascine sous le bras

  1. Le lieutenant à la tête, le capitaine à la queue, les sergens sur les ailes pour empêcher les travailleurs de s’écarter, et les faire serrer, de peur de perdre la file dans l’obscurité. (Vauban, Avis cité de 1703.)