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des places.

fait son projet sur le pied d’avancer jusque-là ; à quoi j’ajoute, si cela se peut, de la commencer en retour, ne fut-ce que par une cinquantaine de travailleurs.

Ce qui est dit ici pour l’attaque de la droite, se doit aussi entendre pour celle de la gauche, chacune d’elles devant aller le même train, et toujours marcher de concert ; de sorte que quand l’une trouve quelque difficulté qui la retarde, l’autre doit l’attendre pour éviter les inconvéniens auxquels sont sujets ceux qui, allant trop vite, ne se précautionnent pas assez.

Quand le travail est disposé, on fait haut les bras, et tout le monde travaille, avertissant toujours Suite de l’ouverture de la tran­chée.les travailleurs de jeter la terre du côté de la place. On se diligente tant que l’on peut, jusqu’au grand jour ; pour lors on fait mettre les détachemens à couvert sur le revers de ce qu’il y a de fait de la place d’armes, et derrière les plus proches replis de la tête des tranchées, où on les fait coucher sur le ventre, car elles sont encore bien faibles au matin ; après cela on congédie les travailleurs de la nuit, et on les relève par un pareil nombre de jour, commençant par la tête, au contraire de ceux de la nuit qu’on a commencés par la queue[1].

  1. Les travailleurs de jour mettent la main à l’œuvre dès