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Page:Vaudon - Monseigneur Henry Verjus, 1899.djvu/306

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LA TERRE PROMISE

ces longs pourparlers fut que, dans dix jours, le capitaine Musgrave enverrait au Père un bateau pour le conduire à Port-Moresby. De là, si, après une entrevue avec le général, le Père voit la nécessité de conférer avec le P. Navarre, il monterait sur le vaisseau de guerre qui l’ait le service entre la Nouvelle-Guinée et Townsville. Le Père accompagne le capitaine à bord de l’Ellangowan. Sir Musgrave, qui avait vu de près l’extrême indigence des Missionnaires, leur donna des provisions qu’il paya sans doute de son argent. Le P. Verjus prit congé et s’en retourna à sa cabane le cœur brisé et des larmes plein les yeux.

VII

Sir Musgrave avait dit au Père, en le quittant : « Dans dix jours je vous enverrai un bateau qui vous conduira à Port-Moresby. » Les dix jours passèrent ; les provisions s’épuisèrent, et le bateau ne vint pas.

Le 16 septembre, c’était la fête du chef de l’île. On y était venu des villages environnants, des villages lointains et des montagnes. Il y avait même des natifs de Motou-Motou, point extrême vers le nord où s’arrêtaient les connaissances géographiques des sauvages de Rabao. Enfouie, avant l’ouverture de la fête, on visita le Missionnaire et on se réjouissait fort en apprenant qu’il assisterait au mawarou. Tous les étrangers déjà le suppliaient d’aller un jour chez eux, et bientôt.

Cependant, le soir tombait. Le Père avait préparé un discours qu’il devait prononcer dans la nuit ; car, entre les danses, plusieurs orateurs prennent la parole. Les indigènes disent que les cocos sont bons, que les haches de fer coupent mieux que les haches de pierre, que les gens de tel village sont leurs amis et les gens de tel autre leurs ennemis. Le Père leur aurait annoncé la bonne nouvelle du royaume de Dieu et raconté le bien qu’il leur apportait, avec la Croix et le Cœur de Jésus, pour leurs corps et pour leurs âmes… Déjà on avait fait l’offrande