Page:Verchères - Aventures de cow-boys No 1 - L'or maudit, 1948.djvu/11

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Le prêtre tressaillit.

— Cependant, reprit le révérend, je n’ai rien à me reprocher.

— AH ?

— Tous ceux que j’ai abattus étaient des criminels qui méritaient la mort et que la police, trahissant son devoir et violant son serment d’office, protégeait. J’ai la conscience tranquille.

Le prêtre protesta :

— Jésus a dit : TU NE TUERAS POINT ! Mais (sourire) nous ne discuterons pas théologie. Je suis non seulement prêtre mais confesseur actuellement, mon fils ? Regrettez-vous vos péchés et avez-vous le ferme-propos de ne pas recommencer ?

Le révérend murmura :

— Oui, mon père.

Le prêtre lui donna l’absolution.

Pander demanda :

— Me livrerez-vous au chef de police de Squeletteville si je vous accompagne ?

L’abbé Taché le regarda avec étonnement :

— Mon chef de police n’est pas de ce monde.

— Mais puisque je vous ai dit que je suis un hors-la-loi…

— Chut, mon ami, le prêtre ne sait plus rien de ce que vous avez dit au confesseur.

— … Huguette, viens ici.

Pander demanda :

— Vous ne me vendrez pas ?

Le prêtre se dressa et devint pour un instant l’éternel représentant de Dieu sur la terre :

— Je ne suis pas Judas, mon ami. Ne connaissez-vous pas que la confession pour le prêtre est un secret inviolable… ?

x x x

La ouaguine s’ébranla avec ses trois passagers.

Pander était dissimulé par une couverte de laine d’habitant et par un coffre de cèdre et une commode gigantesque.

Il demanda :

— Eh, l’abbé, si vous êtes jamais en danger, soyez sûr que je serai là. Et votre nièce est comprise dans cette promesse…

— Merci, mon révérend.

Deux heures se passèrent.

Soudain l’horizon fut coupaillé de barres indécises.

— Qu’est-ce que c’est que ça ? voulut savoir le prêtre.

Huguette haussa les épaules :

— Je suis sûre que je n’en sais rien, mon oncle.

Le blessé se dressa sur son céans.

Regarda.

Et dit :