Page:Verchères - Aventures de cow-boys No 1 - L'or maudit, 1948.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Comme les autres habitations de Squeletteville elle ne péchait pas par un excès de peinture ou de tout autre luxe.

Il se dirigea vers la chambre du révérend.

Pander était couché mais il ne dormait pas.

— Hugh, demanda-t-il, tu fais toujours bien attention de ne pas te montrer ?

— Me prenez-vous pour un fou ? Je n’ai nullement l’intention de mourir…

— Oui, oui, excusez-moi.

La figure du chef se fit soucieuse.

— Qu’avez-vous donc ? demanda le révérend.

— J’ai un problème à te soumettre ; tu connais l’Ouest aussi bien que moi, Hugh. Depuis l’arrivée de Taché ici, il règne dans Squeletteville un calme étonnant, un calme de cimetière…

— Tiens, tiens…

— Je pense, moi, que ce calme est hypocrite et présage quelque chose de pas très propre.

— Oui, chef, c’est comme l’air mort au péricentre d’un cyclone.

— Tu es de la même opinion que moi ?

— Oui. il faudra surveiller de près dimanche prochain…

Le chef dit :

— J’aurai besoin de toi dimanche ; seras-tu en condition physique pour me porter main-forte ?

— Certainement.

Baptiste sortit une badge de sa poche.

— Il faut, dit-il, que toutes les choses soient faites légalement. Je te nomme policier.

Il prit le livre des évangiles sur une commode et dit :

— Place ta main droite dessus, Hugh.

L’autre obéit.

Baptiste récita :

— Révérend Hugh Pander, vous jurez de défendre les intérêts de la justice canadienne au risque de votre vie, sans succomber aux tentatives des influences mauvaises et sans reculer devant les menaces…

— Je le jure.

— Vous jurez de même de faire respecter tous les articles du code criminel canadien au meilleur de votre connaissance et de votre habileté…

— Je le jure.

— Je vous lègue donc, à titre de chef de police de Squeletteville, tous mes pouvoirs que vous exercerez sous mes ordres.

Gravement Baptiste attacha la badge sur la poitrine de Pander.

Puis les deux hommes se serrèrent la main.

Le révérend dit en souriant :

— Votre premier ordre, chef…