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bles qui avaient fait de Sodôme et de Gomorrhe les villes jumelles du péché…

Les deux colts aux poings, le révérend surveillait la foule.

Il vit Marchildon venir se placer près de la jolie Huguette.

Ah, jeunesse ! soupira-t-il.

Le sermon du prêtre fut court.

Il termina en disant :

— Maintenant, mes bien chers frères, je vais célébrer pour vous la sainte messe.

Un rire moqueur s’éleva dans l’auditoire.

C’était Chiasson qui se risquait.

Une balle troua son gigantesque chapeau dans sa main.

Quelques minutes s’écoulèrent.

Puis le prêtre revint, vêtu de tous ses habits sacerdotaux.

La messe commença.

L’épître…

L’Évangile.

Après le credo, Pander dit à Dougald et à Monroe :

— Faites la quête ; une église s’élèvera bientôt à la place de cette tente. C’est vous qui allez la payer.

Comme Monroe et son boss hésitaient, le révérend cria :

— Prenez vos chapeaux, quêtez ou bien je vous abats comme les chiens que vous êtes. Et je ne veux pas une seule obole de moins de cinq piastres.

Les deux bandits obtempérèrent.

Quand ils eurent fini, Pander leur ordonna :

— Remettez tout cet argent au chef de police qui en prendra la garde.

La messe se termina sans autres incidents.

La foule se dispersa paisiblement sous les pistolets de Baptiste, de Gérard et du révérend.

x x x

Le prêtre, le révérend, Verchères et Huguette étaient à dîner ce dimanche-là à la résidence du chef de police.

L’Abbé dit :

— Mon cher Hugh, je tiens à vous remercier publiquement ; vous avez transformé une situation désespérée en une grande victoire spirituelle.

Baptiste interrompit :

— Je suis inquiet…

— Moi aussi, dit Pander. Il est évident que nous n’avons assisté ce matin qu’à une première escarmouche. La bataille décisive est encore à venir. Il nous faut nous préparer en conséquence.

S’adressant au chef il demanda :

— Pourquoi n’avez-vous pas arrêté le fugitif Monroe ?

— Vous ne saisissez pas la raison ?

— Mais non.