Page:Verhaeren - Les Aubes, 1898, éd2.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

soldats entrevoient ce qui se trame. Un ordre ! Et tous s’en iront vers Oppidomagne, heureux, confiants et fraternels. Un grand nombre de généraux morts furent remplacés par des capitaines, dont quelques-uns sont à nous. Seuls, les chefs séniles me paraissent irréductibles. Ils seraient un danger, si nous n’agissions sans retard, brusquement, demain.


HAINEAU


Comment demain ? Mais le temps de se préparer…

HÉRÉNIEN


Il faut agir en coup de foudre.

HAINEAU


Mais encore, est-il urgent qu’Oppidomagne sache ce que nous
voulons.

HÉRÉNIEN


Elle le devine. Demain, elle le saura.

HAINEAU


Mais on n’ébranle point des milliers d’hommes, on n’ouvre point
les portes d’une ville, sans prendre des mesures et s’entourer de toutes les chances de réussite.