Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/139

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— Allez-vous-en, allez-vous-en,
L’auberge entière est aux passants.

— Nous en savons, nous en savons,
Les ruines et les lézardes,
Mais c’est nous seuls qui prétendons
En remplacer les vieux moellons
Des bords du seuil jusqu’aux mansardes.

— Allez-vous-en, allez-vous-en,
L’auberge entière est aux passants.

— Nous vénérons ceux qui sont morts
Au fond de leurs grands lits de chêne,
Nous envions ceux qui sont morts
Sans se douter des cris de haine
Qui bondissent de plaine en plaine.