Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/144

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— Vous, les gamins, cessez de faire
Un tel vacarme sur la terre
Quand meurt en un logis voisin,
Sur sa couche, un homme de bien.

— Ne vous emportez point, ma femme,
À l’heure où doit partir mon âme ;
Laissez claquer sur le trottoir
Les sabots blancs, les sabots noirs.

— S’ils font ce bruit sous la fenêtre,
Nul n’entendra venir le prêtre
Et la sonnette du bedeau
Et ceux qui tiennent les flambeaux.

— Souliers de bois à forme antique,
En ai-je fait dans ma boutique !
Laissez claquer sur le trottoir
Les sabots blancs, les sabots noirs.