Page:Verhaeren - Les Blés mouvants, 1912.djvu/145

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— Et qui dira d’une voix claire
Les prières réglementaires
Comme Dieu même le prescrit,
Sans que se trouble son esprit ?

— J’écoute au loin tourner leur ronde
Avec mon âme, avec le monde,
Laissez claquer sur le trottoir
Les sabots blancs, les sabots noirs.

— Tant que sautent dans la rue
Ces soques dures et bourrues,
Aucun ange ne chantera
Pour votre mort : l’alleluia !

— Afin de mieux rythmer leur danse,
Tournent les feux du ciel immense.
Laissez claquer au fond du soir
Les sabots blancs, les sabots noirs.