Page:Verhaeren - Les Flammes hautes, 1917.pdf/94

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


LES MORTS


En ces heures de soir où sous la brume épaisse
Le ciel voilé s’efface et lentement s’endort
Je marche recueilli, mais sans vaine tristesse,
Sur la terre pleine de morts.

Je fais sonner mon pas pour qu’encor ils l’entendent
Et qu’ils songent en leur sommeil morne et secret
À ceux dont la ferveur et la force plus grandes
Refont le monde qu’ils ont fait.