Page:Verhaeren - Les Forces tumultueuses, 1902.djvu/19

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D’un bond,
Son pied cassant le sol profond,
Sa double aile dans la lumière,
Le cou tendu, le feu sous les paupières,
Partit, vers le soleil et vers l’extase,
Ce dévoreur d’espace et de splendeur, Pégase !

Molles, des danses
Alanguissaient leur grâce et leur cadence
Au vert sommet des collines, là-bas.
C’étaient les Muses d’or : leurs pas
S’entrecroisaient comme des fleurs mêlées,
L’amour, auprès d’elles, dormait sous un laurier,
Et les ombres du feuillage guerrier
Tombaient sur l’arc et sur les flèches étoilées.