Page:Verhaeren - Les Tendresses premières, 1904.djvu/55

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Et vite il leur servit des grains d’anis
Et des corinthes
Il ajoutait « Soyez sans crainte,
Je vous ferai des lits avec de clairs ressorts
Et des maisons à paliers d’or,
Comme à Paris.
Écoutez-moi, restez ici,
J’ai là, pour vous, un petit homme
Doux et léger, comme un fantôme,
Un homme avec une âme aussi jolie
Qu’après l’orage une embellie,
Mais dont le cœur aura besoin,
Pour vous aimer, de tous mes soins. »


Et les gnomides acceptèrent
L’offre que fit d’un ton autoritaire
À leur simplesse, l’horloger ;
Leurs yeux ravis voyaient bouger
Mille reflets, mille lumières,
Semant la vie, au long des murs ;
Et chacune déjà cherchait, au fond des boîtes
Et des cases étroites,
Pour ses plaisirs futurs,
Un abri sûr.