Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/103

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— Fais une croix sur le demain,
Définitive, avec ta main —

Un double rang d’arbres et de troncs nus sont abattus,
Au long des routes en déroutes,
Les villages — plus même de cloches pour en sonner

Le hoquetant dies iræ
Désespéré, vers l’écho vide et ses bouches cassées.

— Fais une croix aux quatre fronts des horizons.

Car c’est la fin des champs et c’est la fin des soirs ;
Le deuil au fond des cieux tourne, comme des meules,
Ses soleils noirs ;
Et des larves éclosent seules
Aux flancs pourris des femmes qui sont mortes.

À l’orient du pré, dans le sol rêche,
Sur le cadavre épars des vieux labours,
Domine là, et pour toujours,
Plaque de fer clair, latte de bois froid,
La bêche.