Page:Verhaeren - Poèmes, t2, 1896.djvu/62

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
58
poèmes


Les pèlerins marchant invariablement,
Toujours, sur double rang, depuis combien d’années ?
Toujours, vers l’horizon et ses gloires fanées
Et son insurmontable et despotique aimant ;

Les pèlerins, dont les manteaux tout en lumière,
Mordus par le soleil vespéral qui s’endort,
Apparaissent ainsi que des vêtements d’or,
Traînés, dans un chemin d’encens et de poussière ;

Les pèlerins, aux vieux sommets houleux et fous,
Que regardent passer, le long de leurs sillages,
De mystiques hameaux et de fervents villages,
Courbés dans la prière et jetés à genoux.