Page:Verlaine - Œuvres complètes, Vanier, III.djvu/261

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XV


Quand tu me lis une histoire
Empruntée aux « Faits Divers »,
Je me refuse à la croire —
Le monde est-il si pervers ?

Les gens sont-ils si sublimes ?
(J’en conviens, moins fréquemment)
Tu lis ou plutôt tu limes
Et ce m’est un agrément

Alors qu’à mon tour je lime,
En travail d’un vers, subtil,
D’ouïr, marquant mètre et rime,
Ce martellement gentil,

Et puis encore ce que j’aime
Dans ces récits fabuleux
C’est d’être fabuleux même,
Contes noirs ou contes bleus.